en quelques mots,

Créée en 1998, archipel indigo explore les liens entre la culture française et la culture asiatique.

Par la lecture de textes d’auteurs contemporains vietnamiens puis par la mise en scène de contes traditionnels, le travail s’ouvre sur les textes fondateurs de la culture asiatique, pour les mettre en regard avec notre point de vue occidental.

Les projets d’archipel indigo font régulièrement intervenir la musique comme un acteur impulsant, créant l’imaginaire, donnant la clé du langage.

Il en va de même avec la composition et le traitement plastique de l’espace et de l'image,

la lumière jouant un rôle précieux.

Parallèlement aux spectacles, archipel indigo propose des ateliers, des lectures et des rencontres artistiques.

Précédentes créations d’archipel indigo

Il y a tout un monde

s’articule autour de la nostalgie due à l’histoire ancienne entre les deux pays, sur un texte écrit par Trân Tuy Mai et Philippe Crubézy -2001

Néo duong Kiêu, tendre fleur aux entrailles déchirées

met en scène une chanteuse d’opéra vietnamien et deux comédiennes (française et métisse) qui incarnent toutes trois la même héroïne du roman classique vietnamien "Kim Van Kiêu" -2003

Plus noir que l’encre

inscrit dans un dispositif autonome, permet de larguer les amarres, embarque le public dans un submersible très spécial et traverse les profondeurs sous-marines de la mer de Chine, dans l’obscurité de la vie naissante -2005

Parcours Parallèles

exposition itinérante et interactive sur le thème du culte des ancêtres au Vietnam, collecte de voyage -2007

Souffle dans les racines du banian, fragments de mémoire

Ombres et clair obscur, fantômes réveillés par la mémoire d'une petite fille à la tombée de la nuit, main dans la main de sa grand-mère, voix étranges véhiculées par le vent d'Asie ou d'ici, musique improvisée -2008


vendredi 11 mai 2012

Degas s'abandonne

devant le corps nu d'une femme se lavant, de séchant, dans l'intimité de la toilette, dans l'intimité du repos. On sent le corps se laissant aller au geste, à la sensation, à l'eau, à la douceur. Sensualité naturelle, corps à corps, coude à coude devant les oeuvres, dans la lumière diffuse d'Orsay...humh j'ai envie de prendre un bain dans un tub.

lundi 7 mai 2012

ravissement sur franceculture

http://www.franceculture.fr/emission-fictions-theatre-et-cie-hiroshima-mon-amour-de-marguerite-duras-2012-04-29
tendre l'oreille tout en tirant l'aiguille
une trouvaille sur internet ! je partage illico le travail de cette association à Hué pour les enfants du quartier des sampans à PhuBinh

les maîtres du désordre au quai bralny

http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/a-l-affiche/les-maitres-du-desordre.html
à traverser de tout son corps, de tous ses sens
j'ai entendu des jeunes pris par le fou rire, touchés par l'inconnu déroutant, se défendre contre la fascination
j'en ai vu de plus jeunes qui crayonnaient tout ce qu'ils voyaient, tout avait son importance, tout racontait, mais aussi la voix de leur grand-père
j'y ai vu des artistes contemporains ou moins contemporains, exprimer leurs visions para-ordinaires, dire quelque chose de ce désordre intérieur et moins intérieur ; tenter, essayer, percer le mystère
j'y ai goûté par les yeux et les pores de ma peau la présence encore irradiante conservée dans certains objets cousus, tressés, emballés, faits et défaits, et portés, agités, dansés, réveillés...

VU :
Azé Kokovina (le sorcier du fou-rire - Togo) : maître du concert-party, genre de théâtre populaire d'improvisation ; marie son sens du comique à l'art de la divination

Serpents de fourrure sur costume inuit  : chemins célestes pour voyages cosmiques

Performance de Joseph Beuys "comment expliquer des tableaux à un lièvre mort". Visage enduit de miel et or. Public derrière la vitre.
"Beuys aurait été introduit aux rituels de transformation dans les traditions chamaniques chez les Tatares en Russie. Un projet de réconciliation de l'individu avec les mondes spirituels perdus, rendu possible par le truchement de l'art"

"la pensée chamanique coréenne basée sur la théorie du Yin et du Yang vise à prévenir l'effondrement du cosmos. En rendant possible la rencontre entre divinités et humains, elle permet à ces derniers de préserver une relation harmonieuse avec la surnature"

Chloé Pierre, artiste vidéaste

"Le corps, par le chant, la musique, les psychotropes, le masque, ou par simple concentration, s'ouvre au monde autre"

lundi 25 juillet 2011

Vietnam










projet filmique sur
le Châu Van,
poème chanté
lors de rituels chamaniques -
Jeanpierre Fargeas et Dominique Hardy

Soufflons dans nos racines, Hall des chars - février 2011










extrait "banian"

« Souffle dans les racines du banian, fragments de mémoire »
Dominique Hardy
novembre 2008-janvier 2009


1- à Saïgon
Quand j’étais petite fille, à Saïgon
ma grand-mère Ba Noi m’emmenait en promenade,
et j’aimais bien ça.
C’était toujours à la fin de l’après-midi,
quand il fait moins chaud
sur les bords du fleuve Saigon.
Ma mémé c’est elle
(je montre une photo en noir et blanc que je sors de ma poche et tiens sur ma poitrine).
Elle est drôle, non ?
Quand je la regarde ma mémé, il y a toujours un rire au fond de moi, un rire heureux, une petite voix qui dit
« c’est ma Mémé ça ? cette petite bonne femme, avec son visage rond, ses lunettes rondes, son nez rond, son chignon rond, son dos rond, son pantalon rond, ses seins ronds et son rire rond quand je viens me blottir contre elle,
oui c’est Mémé Banoi ça ! »

Je suis petite fille à Saïgon et je me promène avec Mémé
Nous marchons tranquillement en bavardant, en riant
Je sens que la lumière baisse
C’est le moment que je préfère
Le jour bascule
le temps
de lever le nez en l’air vers les chauves-souris qui passent d’arbre en arbre en piaillant,
déjà
le VZZzzZZZZZzzzZZZZzzzzzzzZZZ des moustiques nous tourne autour.
C’est le tour de passe-passe des Tropiques, le grand numéro de magie,
comme un décor qu’on change, un rideau qu’on tire, le temps de le dérouler,
et Hop ! la nuit « tombe » vraiment d’un coup,
      les grillons grillonnent,
les claves claquent dans la rue pour le pho* du soir,
les vélos klaxonnent pressés de rentrer,
les vendeuses de chê* déballent leur attirail sur le trottoir pour les gourmands,
Et Mémé qui marche plus vite
Me tire par la main
me dit
« - Viens, mao di*, ne traine pas sous le banian à la nuit tombée !
- Pourquoi Mémé ? Sâo yêi ?
- Il faut craindre les esprits errants »